Wagner La Walkyrie
dimanche 25 janvier 2026 - 15 h
mardi 27 janvier 2026 - 19 h
jeudi 29 janvier 2026 - 19 h
à partir du 10 juin 2025 à partir de 10h
Opéra en trois actes
Musique de Richard Wagner (1813-1883)
Livret intégral de Richard Wagner
Création : Munich, Théâtre Royal, 26 juin 1870
Nouvelle production
Dans cette partie de la Tétralogie de Wagner, nous assistons aux conséquences de ce qui s’est déroulé dans L’Or du Rhin : l’anneau que Wotan, dans sa soif de suprématie, a volé à Alberich, apporte son nouveau lot de destruction. À la fin de ce volet, Wotan n’est plus qu’une âme brisée qui a perdu le respect de sa femme, banni sa fille préférée, provoqué la mort de ses enfants bien-aimés et renoncé à sa puissance divine.
Trois figures féminines d’importance dominent La Walkyrie : Sieglinde, jeune mortelle, qui tombe amoureuse puis enceinte de Siegmund avant de découvrir qu’il est en réalité son jumeau perdu et, comme elle, enfant illégitime de Wotan. Le deuxième acte met en scène une confrontation saisissante entre Wotan et sa femme Fricka, qui l’incite à s’incliner devant des lois plus universelles que le pouvoir de n’importe quel dieu. Nous découvrons aussi Brünnhilde que nous suivrons pendant le reste du Ring. Garçon manqué et insouciante au début, elle évolue pour devenir une femme compatissante, qui affronte sans hésitation l’expulsion du Valhalla et la perte de sa divinité, dure punition pour avoir aidé Siegmund et Sieglinde dans les moments les plus sombres de leur existence.
Le vent souffle fort et une brume légère flotte sur le seuil du Valhalla. Sur l’immense plaine, trois figures se dressent : Brünnhilde la Walkyrie, Sieglinde la mortelle, et Fricka la déesse de la protection du mariage et de la moralité.
Sieglinde : Alors, Brünnhilde, cette histoire de Walkyrie… C’est quoi au juste ?
Brünnhilde (avec une grande fierté) : Nous, Walkyries, sommes les gardiennes du Valhalla. Des guerrières de la mort, appelées à guider les héros tombés au combat jusqu’à la demeure des dieux, là où l’ivresse et la gloire les attendent. Dans le Ring de Wagner, nous sommes neuf, contrairement aux légendes où nous serions treize. Mais derrière cette apparente gloire, il y a un lourd fardeau. C’est à moi, souvent, qu’il revient de réparer le désordre que Wotan et sa descendance masculine laissent derrière eux. Et pour rétablir l’équilibre du monde, je suis prête à sacrifier ma vie s’il le faut.
Fricka (l’interrompant, indignée) : L’équilibre ? Ne me parle pas d’équilibre, Brünnhilde ! Wotan fait de toi une marionnette, une créature de guerre ! Et toi, Sieglinde… (elle se tourne vers la jeune mortelle) Tu es née de l’infidélité ! Wotan m’a trahie ! Et pourtant, vous deux, vous pensez avoir une légitimité ?!
Sieglinde (surprise) : Donc, Brünnhilde et moi sommes demi-sœurs et toi, tu serais ma… belle-mère ?
Fricka : Je suis la déesse protectrice du mariage et des lois. Vous êtes les fruits de la déviance de Wotan. Il a brisé l’ordre universel et vous êtes les instruments de sa destruction.
Brünnhilde : Tu penses que l’ordre que tu défends est celui qui sauvera le monde ? L’univers a changé. Si je me sacrifie, c’est pour restaurer ce qui peut l’être. La destruction permet un renouvellement qui laisse souvent entrevoir la vérité.
Sieglinde : Mais, Fricka, n’est-ce pas le destin des dieux et des hommes de se perdre ? Qui sommes-nous pour juger ce qui est juste ou non ?
Fricka (exaspérée) : Vous êtes nées pour détruire l’ordre. Vous croyez en la liberté, mais vous ne faites qu’alimenter l’anarchie de Wotan.
Brünnhilde (soupirant) : Peut-être que c’est en traversant le chaos qu’on trouve une forme de salut…
Sieglinde : Mais alors, la liberté est-elle un fardeau ou une rédemption…?